L’art de dire MERDE à 3 idées reçues totalement FAUSSES

C’est urgent

Le cas le plus typique est une personne qui vient vous demander un service en vous disant que « c’est urgent ». Le cas le plus courant est le suivant : la personne fait en réalité preuve d’une extrême paresse et d’un manque cruel de culture de l’effort.

La conséquence est qu’elle essaye de transférer la « patate chaude » à un autre personne. La raison numéro 1 est le manque d’envie. La tâche que doit effectuer cette personne ne lui plaît clairement pas, donc elle n’a pas envie de le faire.

Le processus qui en découle est dont le suivant : le cerveau essaye par tous les moyens de fabriquer des excuses à la demande pour se justifier et se voiler la face. On aime bien en effet se raconter des histoires, tant qu’elles nous confortent dans nos illusions et systèmes de croyances. Et puis, avouons le, le statut quo, c’est cool non ? C’est rassurant de rester dans sa zone de confort ? Pourquoi se mettre en danger ?

La conséquence classique est donc que la tâche ne se fait pas et attend passablement. Ce qui est marrant dans l’histoire, c’est que la personne finit par affronter la tâche. Elle pourrait dire simplement « non » mais elle n’a pas le courage d’affirmer son point de vue.

Alors vient un moment où la date butoire approche à grand pas. Et c’est donc par résignation que la personne sollicite la tierce personne en question en lui disant que « c’est urgent ». Ce qui en vérité est un véritable mensonge car la tâche n’était bien sûr pas urgente à l’origine.

C’est la paresse de la personne qui est en cause, non l’urgence apparente qui est en fait totalement déformée.

Un autre cas courant est la croyance erronée dans le sentiment d’urgence que veut nous faire croire la société dé consommation.

Avec Internet et la mondialisation, on est de plus en plus connectés. Le monde est comme un pays, et les pays sont comme des quartiers. L’échelle de mesure change. Notre rapport au temps également.

Cette interconnexion permanente présente certes de nombreux avantages. D’un point de vue économique, elle a pour effet d’accroire de manière exponentielle la compétitivité et la course à la performance.

Dans ce contexte, il est donc facile de croire que tout est urgent. Si tel dossier n’est pas traité dans les 24 heures, il y a des risques de perdre tel marché ou tel contrat. Le même schéma se répète. Ce sentiment d’URGENCE est couplé à une émotion de PEUR.

Peur de ne pas être à la hauteur. Peur de ne pas être suffisamment performant. Peur de décevoir son boss. Ce qui augmente bien sûr le stress de chacun (patrons et employés). Peut de perdre tout simplement.

Et bien entendu, ce dossier en question n’a soi-disant pas pu être transmis plus tôt. Le problème, c’est le « je m’en foutisme » collectif. Un cercle vicieux en somme, dont personne ne souhaite réellement sortir puisque cela nécessiterait une sérieuse remise en question.

Se remettre en question, penser par soi-même, est une notion qui n’est clairement pas incitée par notre société et les médias il faut dire. Entre les programmes TV qui véhiculent le message que « c’est cool d’être bête, vulgaire et inculte » et les infos qui disent « regarde tous les méchants et la misère qui existent sur Terre, ça fait peur », c’est vrai que le citoyen lambda n’est pas trop aidé.

Il suffit pourtant de simplement se poser la question « est-ce que cette tâche est réellement urgente au point que ma vie soit en jeu ? ».

c'est urgent

L’urgence à la base, la vraie et la seule qui existe, est UNIQUEMENT liée à la survie de l’individu..

Elle est donc fondée sur une réaction naturelle de l’organisme humain, et relève dans ce cas d’un sentiment rationnel.

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Le problème, c’est que la notion d’urgence aujourd’hui ne veut plus vraiment dire grand chose. Elle est trop déformée de la réalité. Si l’on écoute certaines personnes, ne pas répondre à un appel ou ne pas envoyer un mail est tellement urgent que le simple fait d’y résister leur provoque un niveau de stress insupportable. Pire, ne pas effectuer cette action leur paraît inconcevable.

Si vous vous amusez à lui faire remarquer le décalage qui existe entre sa réaction et la réalité, vous risquez de passer pour un timbré.

Mieux, l’expression à la mode « tu ne te rends pas compte ». Traduction « je suis tellement occupé que j’ai même pas le temps de faire pipi, cette tâche passe avant tout. C’est ma survie qui est en jeu tu comprends ? »

Trop dur pour elle. Pauvre chou.. Je ne vous parle même pas des personnes (ou moutons) qui seraient prêts à tuer leur mère pour acheter le dernier Iphone le premier jour des soldes. Ces fameuses personnes qui sont prêtes à planter leur tente et se battre si nécessaire pour entrer le premier dans le magasin.

Ça se comprend en même temps. T’imagines, la chance d’avoir le dernier Iphone 30 secondes avant les autres, ça peut sauver une vie. Et puis, ajouter 3 applications permettant de justifier une hypothétique innovation, répond clairement à un besoin d’urgence.

A se demander parfois si la jungle est urbaine ou sauvage. Bref.

J’ai pas le temps

Derrière cette phrase se cache en réalité soit un manque flagrant d’organisation, soit le non désir d’effectuer cette action, soit un rapport au temps fumeux.

Une personne qui est débordée, cela arrive de temps en temps. C’est normal. L’imprévu fait partie de la vie. Il y a des événements qui nous tombent dessus sans prévenir. On a donc du mal à organiser son temps.

Seulement quand ce manque de temps temporaire devient permanent et continu, il y a matière à se poser des questions.

Si une personne n’a jamais le temps, si elle est toujours débordée, c’est qu’elle manque cruellement d’organisation et d’efficacité. Etre efficace au travail est pourtant simple. C’est possible en 6 étapes.

Ou alors, elle ne sait pas dire non tout simplement. Là, c’est une autre histoire. Remarque, il est plus facile de mentir, car c’est bien plus pratique d’inventer des mensonges pour éviter de blesser la personne. Ce refus de vouloir blesser la personne est louable. Seulement, l’honnêteté là-dedans laisse à désirer.

En même temps, c’est logique. Quand on sait qu’on nous a menti et trompé à l’école, ce mensonge n’est que le reflet de notre éducation.

Vient ensuite la catégorie de personnes en mode « robot ». Je vis à 100 à l’heure pour me donner l’illusion d’être important et m’occuper l’esprit pour éviter de penser. Car être toujours occupé, c’est bien. Et puis c’est la norme dans une société où vitesse rime avec performance.

Vivre à 100 à l’heure jusqu’à sa mort, c’est bien, mais profiter de la vie, c’est mieux. Quel intérêt sinon ?

Voici un texte sur le temps à méditer.

le temps

Le temps

Dans le temps,
on avait le temps de prendre son temps,
le temps de grandir,
le temps de marcher, le temps de sourire,
le temps de prier et réfléchir,
le temps de conter tant de souvenirs,
le temps de chanter, le temps de vieillir,
le temps de s’aimer et de mourir.

A présent,
l’homme tout le temps,
court après le temps,
il n’a plus le temps, de perdre son temps.

Et pourtant,
il arrive un temps, où la mort l’attend.

Beaucoup de gens rêvent de prendre leur temps. Pourtant, la liberté pour moi est de pouvoir perdre son temps. Courir après le temps relève de la pure folie mentale. C’est comme courir après son ombre, c’est une illusion de l’esprit.

La vie n’est pas une autoroute, c’est un ensemble de chemins qui méritent le détour, où cela vaut la peine que l’on s’arrête. A vouloir toujours faire la course, on oublie qu’on est dans un véhicule. Et le reste du tableau alors ? Les tribunes, le circuit, le décor ?

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Faut-il vraiment attendre le jour où l’un de vos proches meurt, où il arrive quelque chose de grave à un être cher pour prendre conscience de la futilité de la vie ?

Est-il nécessaire qu’il vous arrive quelque chose de tragique pour avoir une prise de conscience sur l’importance de vivre le moment présent ?

C’est vachement utile d’avoir des regrets le jour où un être que vous aimiez profondément vous a quitté trop tôt. Car c’est toujours trop tôt dans ces moments-là. Dans cet instant douloureux, vous pouvez sérieusement vous demander si le dernier dossier urgent que vous avez demandé de boucler votre boss était réellement important ?

Dans la vie, il faut faire des choix. Tout est une question de choix. La question, c’est : qu’est-ce qui est réellement important pour vous ? Il faut avoir le sens des priorités. A vous de les hiérarchiser.

Pour votre boss, vous n’êtes qu’un pion, rien de plus. Il s’en carre l’oignon de votre lifestyle. Est-ce que votre travail est plus important que votre famille ? Quand vous perdez votre taf, vous pouvez en changer. Vous pouvez toujours en trouver un autre, meilleur. Quand vous perdez un proche, vous ne pouvez pas revenir en arrière.

Si vous avez des regrets au sujet de votre ancien taf, vous pouvez dire ce que vous avez sur le cœur à vos anciens collègues et votre ancien boss. Si l’un de vos proches est mort, vous pourrez vous en mordre les doigts.

Si vous sacrifiez votre santé pour votre travail, c’est pour essayer de gagner de l’argent. Seulement, vous aurez bonne mine le jour où vous dépenserez votre argent pour essayer de retrouver votre santé. C’est un raisonnement assez archaïque non ?

Quand une personne dit « j’ai pas le temps », elle peut aussi vous mentir (cas en fait assez fréquent). Elle n’a pas envie de faire votre truc en fait, mais elle n’ose pas vous le dire franco car être franc du collier, ça peut blesser. Ça peut se comprendre quand on vit dans un monde aseptisé.

Du coup, elle va se cacher derrière le temps. C’est une excuse de choix de dire « j’ai pas le temps » quand on veut pas faire quelque chose. Dans un monde pris de vitesse, c’est une sorte de code social. La norme quoi.

Montrer aussi que l’on est occupé, ça le fait, c’est la classe. On est quelqu’un aux yeux du monde. Ou du moins (surtout) c’est ce que l’on croit.

J’ai pas le choix

j'ai pas le choix

Je crois que celle-là, elle mérite le palmarès de la mauvaise foi, l’oscar de la victime attitude, l’award du looser.

Combien de fois je peux malheureusement entendre ce genre d’ineptie… Imaginez une personne par exemple qui commande la dernière tablette Apple.

Cette personne boit un verre avec des amis. Au cours de la discussion, elle confie à ses amis qu’elle vient d’acheter la dernière tablette Apple. Elle est contente de leur partager cette nouvelle, elle est fière même.

Seulement voilà, un de ses amis est plutôt surpris. Il ne comprend pas l’intérêt de ce choix. Cette personne éprouve alors le besoin irrépressible de justifier (à tort) son choix d’un point de vue professionnel.

Elle va chercher à montrer par tous les moyens que ce choix était nécessaire. Dans ce cas, elle n’avait pas le choix. Elle pourra dire un truc du genre « aujourd’hui, dans le domaine où je travaille, je suis obligé d’avoir une tablette pour traiter rapidement mes mails. Sinon, je perds des clients. »

En fait, il y a 2 mensonges. Le premier, c’est qu’avoir une tablette n’est clairement pas obligatoire pour effectuer correctement son travail. Encore moins, le fait de posséder la tablette dernier cri. Imaginez un entretien d’embauche où le recruteur vous pose la question « est-ce que vous possédez la dernière tablette pour postuler à cet emploi ? Euh non pourquoi ? C’est une condition indispensable pour pourvoir ce poste ! »

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Ne trouvez pas qu’il existe un certain décalage ?

Le 2e mensonge, c’est qu’avoir une tablette procure un plaisir (éphémère) à cette personne. Seulement voilà, dire qu’on s’est fait plaisir, ça passe pas toujours. C’est pas toujours bien perçu.

Ça se comprend, quand on sait que les « anciens du gaz » nous bassinent et bourrent le crâne en répétant tel un disque rayé qu’il faut travailler dur dans la vie.

Quand on sait que le plaisir est un sujet tabou d’une manière générale dans la société, il est facile de comprendre le raisonnement. Imaginez une personne qui va vous parler de sexe, qui va vous raconter la dernière position qu’elle a testé la nuit dernière, ça pourrait choquer beaucoup d’âmes encore trop puritaines.

Imaginez maintenant qu’une femme vous explique que la sodomie améliore le transit intestinal. Ça risquerait de mettre certaines personnes mal à l’aise. Surtout si ces personnes ne se connaissent pas.

Encore mieux. Imaginez une femme qui a envie de sexe et qui suggère cet idée à un inconnu. Dans l’esprit de beaucoup de gens, elle passera pour une catin. Pourtant, si c’est un homme, c’est tout à fait normal.

Pour en revenir à cette tablette, en fait la personne a décidé de joindre l’utile à l’agréable. Oui, c’est pratique pour son travail. Et c’est aussi un plaisir. Pourquoi ne pas l’avouer alors tout simplement ? Il n’y pas de mal à se faire du bien.

Quand on y réfléchit 5 minutes, il y a matière à se dire que la norme est un concept de taré quand même non ? Si se faire plaisir, c’est pas bien. Alors, souffrir c’est bien ?

La norme serait alors un concept masochiste ? Oui, sûrement…

Ton taf te plaît pas, mais bon t’as pas le choix, car tu dois bien gagner de l’argent pour gagner ta vie hein… et oui, c’est pas tous les jours facile mon poulet.

Et sinon, tu veux que je sorte les mouchoirs ? Tu crois quoi ? Tu crois vraiment qu’on est né pour faire un travail qui nous plaît pas comme un couillaro de la lune ? Tu crois vraiment qu’on a pas le choix ? Ben, dans ce cas-là, autant se suicider mec, tu gagneras du temps.

Si ton taf, te plaît pas, pourquoi tu changes pas ? Ah oui, t’as pas le choix, car il faut bien payer les charges et cie. Ok, donc en fait, la vérité c’est que t’as PEUR de PERDRE ton taf. T’as donc le choix, mais rien que l’idée de passer à l’action te donne envie de faire caca mou.

Voilà, on y est. On a tous le choix, mais c’est sûr que faire des choix en conscience implique des risques. On a rien sans rien. La chance sourit aux audacieux.

Mais bon, encore une fois, il est plus facile de se plaindre que se remettre en question et bouger son cul. C’est pas moi, c’est l’autre. C’est pas ma faute…

Je dois faire ceci, il faut que je fasse cela. Non sérieux ? Sinon quoi ? La vie va te punir ? Genre t’es mort ? Ce sont des croyances, rien de plus. Un énorme écran de fumée en provenance de l’éducation. N’en veut pas à tes parents, les bougres n’y sont pour rien.

Bon, en vérité, si quand même, mais bon ils n’ont fait que répéter « le programme« .

Heureusement, leur intention était sincère (même si elle était foireuse).

Et vous, vous en pensez quoi les gringos ?

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