Faire le deuil
J’ai effectué mon voyage avec une compagne que j’ai rencontré en octobre dernier (le 1er octobre pour être plus précis).
Cela peut paraître incompréhensible pour 99% des gens je pense, mais il se trouve qu’un lien spécial nous unissait (moi et cette personne) : un lien cosmique profond qui date de nombreuses années.
Nous étions ensemble dans une vie antérieure. C’est la raison pour laquelle j’ai entièrement fait confiance à cette personne dès le départ : dès le premier jour où nous nous sommes rencontrés, dès les premières minutes. C’était réciproque.
Nous ne saurions l’expliquer, mais nous sentions une confiance mutuelle naturelle et totale l’un envers l’autre. C’est ce que les gens appellent le « feeling ». Le courant est de suite passé entre nous, nous étions EXACTEMENT sur la même longueur d’ondes.
Ce qui était vraiment hallucinant, car c’est la première fois que j’en faisais l’expérience, c’est que nous avions exactement la même vision du monde et nous étions alignés sur le même plan au niveau spirituel.
Le plus bluffant, c’était l’effet miroir : je parlais à mon miroir, et vice-versa. La synchronicité entre nous deux était telle que l’on faisait l’expérience de transmission de pensées en permanence !
C’est la première et seule personne qui connaît les choses les plus intimes de ma vie, et elle m’a elle-même confiée des choses intimes de sa vie (alors qu’elle en avait parlé à personne d’autre auparavant).
Autant vous dire que l’énergie entre nous 2 était très intense, magnétique et fusionnelle ! Nous étions reliés et nous le savions. Autre particularité : le jugement n’existait pas dans notre relation. Aucun jugement n’était émis entre nous deux.
A la place, une profonde compréhension et pureté s’en dégageait.
Seulement voilà, pour une raison qui nous est propre, nous avons décidé de prendre nos distances. Vient alors le moment de faire son deuil.
Faire le deuil d’une relation n’est pas façile, surtout quand vous entretenez pendant 6 mois une relation de la sorte, en étant connecté tous les jours en permanence…
Vous ajoutez à ceci le retour au pays, après 3 mois de voyage en sac à dos, vous en prenez un sacré coup dans l’aile.
Un enterrement permet une prise de conscience
Un enterrement est riche en symbole : il signifie la fin d’un cycle et le début d’un autre. Il signifie aussi une transition.
La vie est en mouvement à tout moment, elle est sacrée. L’enterrement de vie de jeune garçon est par exemple un rituel signifiant la transition entre la vie de jeune homme célibataire et celle de père au foyer.
Curieusement, cet enterrement m’a libéré et élevé par la prise de conscience qu’il a suscité en moi.
La vie est sacrée : regarder un lever et coucher de soleil, admirer la beauté d’une montagne, observer le claquement des vagues, écouter les oiseaux chanter, voir un arbre en fleur… la nature regorge de nombreux trésors, ils sont tous à portée de main, mais beaucoup ont tendance à l’oublier. Être conscient, apprécier ces plaisirs simples de la vie, être reconnaissant que le paradis se trouve déjà sur Terre, c’est se sentir vivant.
Vous prenez conscience aussi que l’attachement est source de souffrance, il ne faut pas s’attacher aux choses et personnes. La vie est en mouvement à tout moment. Les personnes entrent et sortent de notre vie, nos chemins se croisent l’espace d’un instant, puis se séparent.
Chacun sa vie, chacun son chemin, chacun son rêve, chacun son destin, comme dit la chanson de tonton David.
La vie est comme un fleuve, le courant de la vie ne permet pas que l’on s’accroche à une rive. Nous ne pouvons qu’apprécier l’instant, le moment présent.
Nous nous attachons aux personnes parce que nous entretenons l’illusion que nous les possédons, mais nous n’appartenons à personne, et personne ne nous appartient.
Nous ne sommes rien, nous sommes tout et rien à la fois, nous ne sommes que poussière. Lorsque la forme se dissout (le corps physique se décompose), nous prenons conscience du voile de la forme.
La mort est là pour nous faire prendre conscience de la vie. La vie au-delà des apparences.
Le retour à la réalité est un tueur redoutable
Lorsque vous voyagez en sac à dos, vous êtes libre. Vous voyez du pays comme on dit, vous rencontrez plein de nouvelles personnes, vous faites des découvertes tous les jours, vous en prenez plein la vue.
Vous vous sentez vivant, la vie a un sens pour vous.
Lorsque vous rentez au pays, vous avez l’impression de retourner dans une « prison dorée ». Dans la vie « normale », les gens qui travaillent sont comparables à des robots. Le quotidien est comparable à une usine : tout est en mouvement automatique. Malgré ce chaos apparent, un vide immense semble remplir l’espace. Un espace bien vide de sens.
Le quotidien semble être un espace-temps d’aliénés, où des gens errent sans réelle raison, conditionnés par de profonds schémas mentaux.
